Thessalonique – Grèce

Thessalonique est une ville portuaire d’environ 800’000
habitants située dans le nord de la Grèce. Elle est à moins de 100km de la frontière avec la Macédoine, porte pour continuer la route en direction de l’Allemagne, but souvent visé par les réfugiés.

Suite à  fermeture du campd d’Idomeni, situé à la frontière de la Macédoine, les réfugiés ont été redirigés majoritairement dans des camps d’urgence aux alentours de Thessalonique.

En novembre 2016, il y avait à Thessalonique, environ 13 camps (environ 50 dans toute la Grèce). Certains accueillent 80 personnes, d’autres 300. Certains sont réputés pour être calmes (Kalochori) d’autres plus électriques (Sotfex par exemple). Le camp de Vagiochori a la réputation d’accueillir les réfugiés qui se sont fait attraper en train de passer la frontière. Ils sont loin de la ville et donc loin des volontaires, sorte de punition ?

Les personnes vivant dans les camps sont majoritairement de nationalité syrienne et irakienne.
Les personnes de nationalité pakistanaise, afghane et iranienne évitent les camps car elles ont beaucoup moins de chance que les autres de recevoir l’asile. En effet, celles-ci sont très lentes et la liste d’attente est énorme. Sachant que les personnes en provenance de Syrie et d’Irak sont prioritaires dans l’obtention d’un permis temporaire qui leur permettent de vivre légalement en Grèce, les autres évitent de telles procédures.

Ceux qui décident de quitter les camps dorment dans la rue, aux alentours de la gare. En novembre 2016, il y avait un immeuble en construction qui servait de lieu de passage aux familles qui essayaient de passer la frontière. Elles y restaient quelques nuits, le temps d’organiser le trajet avec les passeurs (qui rôdent autour de la gare) puis elles tentaient le coup. Les personnes de la rue n’avaient pas d’eau, pas d’électricité, parfois même pas de tente pour dormir, et pas de nourriture. Sachant que traverser la frontière coûte entre 1’100 euros (à pied) et 2’000 euros (en avion), les gens économisent le peu d’argent qu’ils ont.

Les procédures d’asile ont été adaptées en juin 2016 pour permettre un « pré-enregistrement » qui donne accès à certains services, le temps que la demande d’asile soit complètement déposée. Cela permet aussi de voir si ces personnes peuvent bénéficier du regroupement familial ou d’identifier les personnes vulnérables. Grâce à cette procédure, certaines familles peuvent également avoir un appartement pour vivre provisoirement. Elles restent cependant partiellement dépendantes des associations et ONG pour la nourriture et les vêtements, étant donné qu’elles n’ont pas de permis de travail. Cette procédure n’est proposée qu’aux personnes arrivées en Grèce avant le 20 mars 2016. Pour celles qui sont arrivées après le 20 mars, elles sont censées être renvoyée en Turquie.

Là-bas, les réfugiés parlaient souvent de deux entretiens qui se passent à Athènes. Ces entretiens servent à obtenir la demande d’asile et le droit d’aller ailleurs en Europe (pour ceux qui sont arrivés avant le 20 mars). Une fois les deux entretiens passés (plusieurs mois) et une période d’attente pour qu’ils traitent les dossiers (encore une assez longue période), ils reçoivent le choix entre plusieurs pays d’Europe dans lesquels ils ont le droit d’aller (6 à 8 choix). Ils peuvent donner des préférences sur ces pays d’accueil, mais elles sont peu prises en compte. (nb: la sortie de Grèce semble se passer de la manière suivante: le réfugié qui obtient une possibilité d’asile doit d’abord se rendre à Athènes, prêt au départ. C’est seulement une fois qu’il est prêt au départ à Athènes qu’on lui indique où il a le droit d’aller et qu’il fait son choix, si choix il y a. Ce procédé fait que les réfugiés rencontrés sur les camps ne sont que rarement au courant d’où sont allés ceux qui ont déjà quitté le camp.)

Difficile à dire combien de réfugiés sont bloqués dans la région de Thessalonique actuellement. L’ONG Médecins Sans Frontières parle de 50’000 réfugiés bloqués en Grèce en 2016, la moitié étant des femmes et des enfants. Toujours selon MSF, 856’000 réfugiés et migrants sont arrivés en Grèce en 2015.

La majorité des grecs à Thessalonique sont plutôt solidaires avec les réfugiés, et les bénévoles reçoivent souvent de l’aide des habitants sous différentes formes. Malheureusement, une partie de la population ne partage pas cette vision.