L’été à Chios
De mi-juin à fin août, de supers bénévoles se sont relayés à Chios: Hildegard, Magaly, Elena, Marie, Rebecca, Christina, Roxanne, Arianne, Aurélien, Licia, Zoé, Laetitia, Diane, Jonas, Jade, Mélissa, Matthieu, Rachel et Mary! Que ce soit pour une semaine ou pour 1 mois et demi, tous ont donné de leur temps et de leur cœur! Pour certains, il s’agissait d’un second voyage, pour d’autres le premier (d’une longue lignée…).
Le sourire aux lèvres, plein de ce magnifique enthousiasme qui caractérise les bénévoles de Humansnation, et plus largement l’équipe CERST à laquelle nous sommes rattachés, ils ont enchainé les journées riches en émotion.
Durant leur séjour, ils ont aussi collaboré avec le team Zaporeak, des basques qui cuisinent et distribuent les repas des camps de Souda et Dipethe. Un jour de repas coûte entre 300 et 500 eur et couvre environ 1’500 personnes. Grâce à vos dons, il a été possible de fournir pour 1’500 eur de nourriture afin de les soutenir, car ils commençaient à avoir quelques soucis d’approvisionnement.
Nous avons aussi pu fournir pour environ 500 eur de sacs de voyage! En effet, des familles peuvent quitter l’ile de Chios pour poser leur demande d’asile à Athènes. Sauf qu’elles n’ont rien pour transporter le peu qu’il leur reste. Et le voyage va encore être long pour elles! Arrivées à Athènes, elles ont 10 jours pour se rendre au bureau administratif. Pendant cette attente, il semblerait que beaucoup dorment dans la rue. Nous sommes dans l’attente d’informations à ce sujet, tout comme sur leur avenir une fois la demande déposée.
Mary, qui est restée 7 semaines et qui n’en était pas à sa première expérience sur place a eu l’opportunité de travailler à l’orphelinat de l’ARK, où sont pris en charge les mineurs non-accompagnés. En effet, le couple habituellement en charge de ce projet était absent et Mary avait les compétences requises dans le domaine éducatif.
Elle a dispensé trois fois par semaine des cours d’anglais, en organisant les activités annexes qui sont mises sur pied à leur intention. Grâce à l’aide du SMH, équipe de sauvetage espagnol, elle a pu mettre sur pieds des sorties à la plage. Matthieu quant à lui leur a permis de poursuivre l’apprentissage de la guitare.
L’équipe CESRT étant en continuelle mouvance, il était important aussi de soigner la relève et de s’assurer, par exemple, que les rituels fort efficaces définis par Licia allaient « survivre » à son départ, ce qui est le cas ! Les enfants traversent toujours la route en tenant la corde pour garantir leur sécurité lors des activités proposées dans le parc !
La plupart des bénévoles ont vécu l’arrivée de bateaux, où tous les sentiments s’entrechoquent. Ils ont aussi participé aux activités de distribution de lait, de matériel, de nourriture, mis sur place des animations, aidé en cuisine, effectué des achats grâce à vos dons (nourriture, boissons, vêtements, matériel pour les animations et les bricolages), surveillé la mer, nettoyé les plages et même fourni des boissons et encas aux pompiers qui luttaient contre le feu qui faisait rage au sud de l’ile!
Voici le témoignage de Mary:
[…] De renouer des contacts avec des réfugiés qui me sont cher… Amani et sa petite fille Maria, qui m’a initiée au bain « toute habillée » et offre toujours poisson ou café apprêtés dans sa petite tente avec la chaleur qui caractérise les peuples orientaux… Dimitri, l’homme sage avec qui j’échangeais en français, qui depuis a été déplacé à Athènes… Mustafa, qui malgré son histoire douloureuse, trouve encore la force de plaisanter et de faire rire ses compatriotes. Mustafa dont les compétences linguistiques ont été si précieuses lors des arrivées de bateaux, et qui trouvait toujours le moyen d’amadouer des policiers parfois récalcitrants en leur offrant à eux aussi un croissant et une bouteille d’eau. Et qui, de terrorisé par l’eau qu’il était début juillet, s’est improvisé moniteur de natation très efficace avec un jeune mineur de Vial. Je le souligne, car il est important à mon sens, non seulement de donner, mais aussi de permettre à tous ces réfugiés de redonner un sens à leur vie, ne serait-ce que par intermittence, en leur permettent de réaliser qu’ils ont encore un rôle actif à jouer dans ce monde, malgré des conditions de vie qui leur volent souvent leur dignité.
